Anticiper sa fin de vie, c’est prendre soin des personnes que l’on laisse derrière nous.

Lorsqu’un proche décède, il y a la douleur.

Très peu d’énergie pour se concentrer sur des questions administratives, d’autant plus lorsque ces questions génèrent des conflits entre les différents ayants-droits d’une succession.

Le cabinet ducoeur, avocat en droit de la famille, vous propose 6 choses à mettre en place pour protéger vos proches en évacuant toutes les questions administratives.

1. Faites un mandat de protection future

Le mandat de protection future permet de désigner par anticipation la ou les personnes qui nous représenteront en cas de perte de capacité physique ou mentale.

Autrement dit, ce contrat permet de nommer un ou plusieurs mandataires qui représenteront le mandant (auteur du mandat) si ce dernier devient incapable dans la gestion de ses intérêts.

Les mandataires doivent accepter le mandat.

Il est fortement recommandé de faire appel à un avocat en droit de la famille ou à un notaire pour rédiger un tel mandat.

Si vous choisissez de procéder sans conseil à la rédaction d’un contrat de protection future, il faudra enregistrer le formulaire pour que sa date soit certaine. Les droits d’enregistrement sont d’environ 125 €, à la charge du mandant.

2. Rédigez un testament

Ne pas rédiger de testament, c’est choisir d’appliquer par défaut le régime du code civil.

Ce choix est parfaitement légitime, s’il est effectué de manière éclairée.

En revanche, s’il s’agit d’un simple manque d’information, vous exposez vos héritiers à de potentiels litiges.

Préservez-les.

Questionnez-vous sur vos intentions.

Répartissez les biens, en concertation, si possible avec vos héritiers pour que toutes ces questions ne soient pas abordées pendant leur deuil.

3. Rédigez vos directives anticipées

La question de la fin de vie doit figurer dans le top 5 des discussions les plus désagréables à avoir avec ses proches.

Certes.

Cette discussion permet pourtant de soulager un moment encore plus désagréable.

Celui du proche qui n’est plus en mesure de donner son consentement à des soins.

Celui où les proches doivent prendre position à sa place.

Que faire ?

Et si les proches ne sont pas alignés ?

Et s’ils ne savent pas quoi faire ?

Vous pouvez, dès aujourd’hui, les libérer de ce poids en rédigeant des directives anticipées.

Ces directives vous permettent de préciser vos souhaits concernant votre fin de vie :

  • refuser ou poursuivre un traitement
  • bénéficier ou  refuser du maintien artificiel de la vie
  • bénéficier d’une sédation profonde et continue

Au jour de la rédaction du présent article, la France n’autorise pas le droit à l’euthanasie de sorte qu’une directive anticipée en ce sens ne pourra être prise en compte par l’équipe médicale.

Il existe des modèles dédiés sur le site du service public.  

Une fois rédigée, il faudra faire connaître l’existence de cette directive anticipée à vos proches et/ou votre médecin pour qu’en cas de besoin elle soit facilement identifiable.

4. Organisez vos obsèques

Si vous en avez les capacités, vous pouvez prévoir le financement nécessaire à payer les obsèques.

Mais cela ne suffit pas.

Pour préserver vos proches, il faut également procéder au choix des prestations auprès d’une entreprise de pompes funèbres.

Cela permet de faciliter le deuil de vos proches qui pourront se concentrer sur leurs émotions et les personnes qui les entourent sans être pollués par ces questions.

5. Gérez vos comptes numériques

Notre identité se décline désormais en ligne.

Combien de comptes sur les réseaux sociaux avez-vous ?

Combien d’adresses mails ?

Le jour de votre mort, ils resteront actifs.

Vous pouvez rédiger un document au sein duquel vous détaillez tous les sites sur lesquels vous êtes inscrit, leurs codes d’accès, et ce que vous souhaitez faire de votre profil.

Chargez également une personne de confiance de procéder à l’exécution de vos directives.

6. Positionnez-vous concernant le don d’organes et le don de votre corps à la science

Les questions de dons d’organes et de dons de corps à la science peuvent créer des conflits très douloureux entre les proches du défunt.

Se positionner par anticipation permet de faire prévaloir sa propre volonté et d’éviter à ses proches des douleurs supplémentaires.

Concernant le don d’organes, vous êtes par défaut donneur. Si vous ne souhaitez pas donner vos organes, inscrivez-vous sur le registre national des refus.

Concernant le don du corps à la science, le principe est inversé : par défaut, l’État considère que vous refusez la démarche. Si vous souhaitez donner votre corps à la science, envoyez une demande manuscrite à l’un des centres de don.

Pour résumer, dans la mesure du possible, anticipez et communiquez à vos proches les mesures que vous souhaitez voir mises en place.

Faites appel à un avocat en droit de la famille pour vous accompagner.